quinta-feira, 29 de outubro de 2015

Sarkozy chez Poutine : la question russe divise les Républicains

Le président russe Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy, lors d'une entrevue à Moscou, en novembre 2012


Il est loin le temps où Nicolas Sarkozy, alors candidat à l'Élysée, se targuait de ne pas serrer «la pogne de Vladimir Poutine». En 2007, c'était une manière de marquer la rupture avec Jacques Chirac, taxé de russophilie jusque dans son propre parti, plutôt atlantiste à l'époque. Huit ans plus tard, le président du parti Les Républicains se rend jeudi à Moscou, voyage à l'occasion duquel il rencontrera le chef de l'État russe. Entre les deux hommes, les relations parfois difficiles sont devenues plus cordiales. Nicolas Sarkozy manque rarement l'occasion d'expliquer dans ses discours comment son entregent et quelques fermes discussions avec le Kremlin avaient permis de sortir de la crise en Géorgie.

En pleines élections régionales, le voyage à Moscou peut surprendre. «Il ne s'agit pas d'une opération de circonstance, après l'intervention russe auprès de Bachar el-Assad», précise son entourage qui explique que le voyage était prévu de longue date. Mais les évolutions de ces dernières semaines en Syrie confirment Nicolas Sarkozy dans l'importance du dialogue avec les Russes pour sortir la Syrie de l'impasse. Sarkozy martèle son refus d'une «nouvelle guerre froide».Dès novembre 2014, il a demandé que les frégates Mistral soient livrées à l'État russe.«Il faut ouvrir un dialogue, même si nous ne sommes pas d'accord sur tout», indique un proche de l'ancien président.

«Accès de russophilie aiguë»

Sur la «question russe», la position du patron de LR est loin de faire l'unanimité. Alain Juppé, en avril, s'était inquiété de ce subit «accès de russophilie aiguë» parmi les cadres dirigeants de l'UMP. «Pour certains, cela consiste à renouer avec le gaullisme, plus ou moins adapté au XXIe siècle», avait expliqué le maire de Bordeaux devant des étudiants de l'École normale supérieure. Au «Grand Jury», il y a quinze jours, l'ancien ministre des Affaires étrangères avait encore ironisé: «Si on considère qu'on ne peut rien faire contre Poutine, mettons-nous dans sa roue.» «Il n'est pas question de “s'antagoniser” avec la Russie mais il y a des moments où il faut savoir dire “stop, on n'est pas d'accord”, a ajouté Juppé. On n'est pas d'accord avec l'annexion de la Crimée - même si c'est une terre russophone -, en violation des règles internationales. Et sur la Syrie, nous ne participerons pas à une opération qui vise à pérenniser Bachar el-Assad au pouvoir.» L'ancien premier ministre fait également partie de ceux qui plaidaient contre la livraison des frégates Mistral à la Russie.
Sur un registre proche, Bruno Le Maire considère que «si Moscou est un partenaire incontournable, on ne peut pas tout accepter en fermant les yeux». L'ancien ministre des Affaires européennes avait milité contre la venue de Vladimir Poutine aux célébrations du 70e anniversaire du Débarquement en 2014 qui se déroulaient en pleine crise ukrainienne. Et contre la livraison des Mistral. Mais, ancien ministre de l'Agriculture, il réclame également que tout soit mis en œuvre pour lever les sanctions russes contre certains produits français, dont la viande de porc.

71 % des sympathisants LR se méfient de la Russie

Les sympathisants LR sont au diapason. À l'instar des Français dans leur ensemble, ils se méfient très majoritairement du rôle de la Russie: 71 % d'entre eux considèrent que Vladimir Poutine a tort de soutenir Bachar el-Assad, selon une étude Ifop-JDD.
À l'opposé, François Fillon fait partie du cercle le plus russophile chez Les Républicains. Il garde d'excellents souvenirs de ses relations avec Vladimir Poutine lorsqu'ils étaient l'un et l'autre premier ministre. «Il ne faut pas s'arrêter à son image très caricaturale de molosse. Il faut être naïf pour imaginer que l'on peut diriger un pays comme la Russie avec simplement des bonnes intentions et un grand sourire», avait-il confié il y a quelques mois. Depuis 2012, l'ancien premier ministre se rend au moins une fois par an en Russie. Et défend à chaque fois un renforcement du partenariat avec l'Europe. «Votre destin et le nôtre sont conjugués», expliquait Fillon à Saint-Pétersbourg en juin, citant de Gaulle. «Il y a nécessité de créer les conditions d'un partenariat renouvelé, politique et économique, entre l'Europe et la Russie, poursuivait-il. Rien ne serait plus dangereux pour l'Europe et pour le monde qu'un divorce entre nous. Bref, il faut penser l'Europe continentale.»

Trois députés français reçus par Bachar el-Assad

Le président syrien Bachar el-Assad a accusé mercredi une nouvelle fois les pays occidentaux, dont la France, de «soutenir les groupes terroristes» en Syrie, en recevant une délégation parlementaire française, mercredi à Damas.
Bachar el-Assad a reçu trois députés de droite, Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate, Véronique Besse, élue non inscrite de Vendée, et Xavier Breton, député les Républicains de l'Ain. Peu après son arrivée mardi à Damas, Jean-Frédéric Poisson avait déclaré qu'une solution au conflit en Syrie devait passer par un dialogue avec Bachar el-Assad, «qui est en place et qui est élu par le peuple syrien». Cette position va à l'encontre de celle de François Hollande, pour qui «rien ne doit être fait pour conforter Bachar el-Assad car étant le problème, il ne peut pas être la solution».
En juillet, Poisson avait déjà été reçu par Assad à Damas.

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